La violence conjugale ou familiale est un risque présent dans tous les milieux de travail, sans distinction.

Ce n’est pas une problématique qui est uniquement dans la vie personnelle de la victime. Ce type de violence peut également avoir une incidence sur le milieu de travail de cette personne.

Obligations et responsabilités des employeurs et des travailleurs

Les employeurs et les travailleuses et travailleurs ont tous un rôle à jouer pour identifier, corriger et contrôler les risques liés à la violence sur les lieux de travail.

Employeurs

L’employeur doit prendre des mesures lorsqu’il sait ou devrait raisonnablement savoir que la travailleuse ou le travailleur est exposé à une situation de violence conjugale ou familiale sur les lieux de travail. Il doit :

  • s’assurer que ses établissements sont équipés et aménagés pour assurer la protection du personnel (contrôle de l’accès aux lieux de travail, caméras de sécurité, bouton panique, etc.)
  • s’assurer que l’organisation du travail et les méthodes et techniques utilisées pour l’accomplir sont sécuritaires et protègent la santé des travailleuses et travailleurs (ex. : permettre à une victime de violence conjugale un retour au bureau si elle est en télétravail)
  • utiliser les méthodes et les techniques visant à identifier, à corriger et à contrôler les risques de violence en milieu de travail, comme la sensibilisation des travailleuses et travailleurs à la violence conjugale ou familiale, une politique sur la violence ou un plan de sécurité individuel
  • informer adéquatement les travailleuses et travailleurs sur les risques liés aux différentes formes de violence (CNESST), dont la violence conjugale ou familiale (les informer sur les signes à reconnaître, les procédures ou politiques en place, etc.)

Travailleuses et travailleurs

La travailleuse ou le travailleur doit notamment :

  • prendre connaissance du programme de prévention (CNESST) ou du plan d’action qui lui est applicable (ex. : planifier une rencontre d’équipe pour que les travailleuses et les travailleurs s’approprient collectivement le contenu du programme de prévention ou du plan d’action et puissent en discuter)
  • prendre les mesures nécessaires pour protéger sa santé, sa sécurité ou son intégrité physique ou psychique (ex. : informer son employeur si une travailleuse ou un travailleur est témoin d’une situation de violence)
  • veiller à ne pas mettre en danger la santé, la sécurité ou l’intégrité physique ou psychique des autres personnes qui se trouvent sur les lieux de travail ou à proximité des lieux de travail (ex. : contribuer à établir un climat de confiance et de respect au sein de l’équipe de travail)
  • participer à l’identification et à l’élimination des risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles sur le lieu de travail 

Les travailleuses et travailleurs ont le droit, notamment, d’obtenir des conditions de travail qui respectent leur santé, leur sécurité de même que leur intégrité physique et psychique.

Si une personne vit de la violence conjugale ou familiale qui se poursuit au travail, elle ne doit pas hésiter à demander de l’aide et à informer son employeur.

Reconnaître la violence conjugale ou familiale en milieu de travail

Ce type de violence peut se manifester de diverses façons :

  • Harcèlement par téléphone, par courriel ou par texto
  • Intrusions fréquentes de la personne violente sur les lieux de travail de la victime
  • Communications verbales ou écrites de la personne violente adressées à des collègues ou à l’employeur
  • La victime est suivie et harcelée sur son lieu de travail ou à proximité de celui-ci

Signes à surveiller en milieu de travail

La violence est parfois difficile à détecter. Certains signes peuvent indiquer qu’une personne est victime de violence conjugale ou familiale, notamment :

  • des signes physiques (des ecchymoses, par exemple)
  • un changement significatif dans son comportement (nervosité, fatigue, etc.) ou dans son rendement (à la baisse)
  • des heures supplémentaires effectuées (la personne semble se réfugier dans son travail)
  • un problème soudain d’assiduité
  • un isolement du reste de l’équipe et des refus fréquents de participer aux activités en dehors du travail
  • des interruptions anormales au travail pour des raisons personnelles (appels, textos et courriels fréquents du conjoint ou de la conjointe, visite du conjoint ou d’un membre de la famille, etc.)
  • des observations ou des préoccupations de collègues de travail en lien avec le comportement de la personne
  • une dénonciation de la part d’un ou d’une collègue